Mot du président – 18 août 2023

Publié le 18 août 2023

Chers collègues, 

L’été qui tire à sa fin et la rentrée scolaire imminente sont des signes indéniables que les activités parlementaires reprennent. Comme vous le savez, l’Ordre travaille sans relâche depuis plusieurs mois sur différents dossiers politiques et l’automne ne fera pas exception. 

Élargissement des pratiques professionnelles 

L’Ordre travaille depuis plusieurs mois de façon proactive en collaboration avec le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) au chantier d’élargissement des pratiques professionnelles. Nous avons produit une série de fiches explicatives sur le rôle accru que les chiropraticiens devraient jouer dans la prestation de services de santé à la population, avons discuté régulièrement avec des fonctionnaires en charge du projet et participé à nombre de rencontres. 

Il nous apparaît inconcevable que les diagnostics émis par les chiropraticiens ne soient pas reconnus afin de permettre à la population de bénéficier d’un accès direct à des soins payés par la CNESST et la SAAQ. Nous avons fait et continuons de faire valoir les bienfaits de cette mesure pour la population. 

Une meilleure efficacité du système de santé rime aussi avec une réduction des consultations inutiles. Ainsi, les chiropraticiens doivent être habilités à prescrire des analyses de laboratoire dans leur champ d’exercice. De plus, les examens qu’ils prescrivent, imagerie diagnostique et analyses de laboratoire, doivent être payés par la Régie de l’assurance maladie du Québec sans quoi de nombreux patients consulteront leur médecin dans le but d’obtenir la gratuité. Un service de santé couvert devrait l’être, peu importe par quel professionnel il est rendu. 

Des corridors de service doivent aussi être établis entre les chiropraticiens et certains médecins spécialistes (neurologue, neurochirurgien, orthopédiste, rhumatologue, physiatre). Ceci améliorerait la trajectoire de soins et la collaboration interprofessionnelle, deux objectifs chers au gouvernement. 

Enfin, la population doit pouvoir compter sur l’expertise des chiropraticiens dans les groupes de médecine familiale. 

Ces pistes de solutions ont été maintes fois communiquées au MSSS ainsi qu’aux cinq principaux partis politiques québécois. Nous poursuivrons cet automne nos représentations afin que la population puisse compter sur l’ensemble de nos compétences. 

Commission parlementaire 

La commission sur la santé et les services sociaux reprendra prochainement l’étude d’un projet de loi visant à rendre le système de santé plus efficace. Ce projet de loi porte principalement sur la structure du système de santé alors que nos pistes de solution portent sur la prestation de soins. Nous jugeons tout de même important de transmettre nos recommandations aux membres de la commission et il est prévu que nous le fassions maintenant que les travaux reprennent. 

Interprétation moderne de la Loi sur la chiropratique 

Comme vous le savez, l’Ordre travaille à revoir l’interprétation de la Loi sur la chiropratique afin d’en moderniser la portée. Sous la direction de Dr Pierre Boucher, chiropraticien et professeur retraité de l’UQTR et de Me Éric Millette, directeur des affaires juridiques de l’Ordre, ces travaux avancent et visent à reconnaître que l’exercice de la chiropratique et les compétences des chiropraticiens ont évolué depuis l’adoption de la Loi sur la chiropratique en 1973. Nous évitons ainsi que d’autres instances contrôlent à elles seules notre capacité à évoluer et à répondre aux attentes de la population. 

Nous avons déjà fait deux avancées découlant de ce chantier, à savoir la prescription d’examens d’imagerie diagnostique au-delà de la radiologie et la prescription d’orthèses. Une rencontre est d’ailleurs prévue cet automne avec des représentants de l’Ordre des technologues professionnels du Québec afin d’entériner un protocole d’entente. De plus, un groupe de travail explore actuellement l’opportunité pour les chiropraticiens d’effectuer des examens d’échographie diagnostique musculosquelettique. 

Révision du projet de modernisation de la Loi sur la chiropratique 

À la lumière des avancées effectuées lors des travaux d’interprétation moderne de la Loi sur la chiropratique, il nous apparaît évident que notre projet de modernisation de la Loi sur la chiropratique doit être revu. Le travail s’est amorcé pendant l’été et se poursuit. Cette nouvelle mouture du projet de loi vise à le rendre plus flexible ce qui permettra aux chiropraticiens de mieux suivre l’évolution des pratiques dans le futur plutôt que d’être contraints à attendre des modifications législatives et réglementaires qui tardent à se mettre en place. 

Le rôle essentiel de la recherche 

Le gouvernement a besoin de données probantes afin d’engager des fonds publics dans la prestation de services à la population. Bien sûr, nous nous inspirons de données provenant d’autres juridictions, mais nous devons impérativement obtenir des données qui documentent notre impact positif sur la population. 

Nous avons récemment lancé un projet de recherche grâce à la participation d’un organisme co-subventionnaire. Cette subvention nous permet de compter sur les services d’une stagiaire pour quelques mois. Elle travaille sur un projet de recherche qui mesure la valeur ajoutée de la collaboration interprofessionnelle entre les chiropraticiens et les médecins. Les données obtenues nous permettront de démontrer aux parties prenantes que les chiropraticiens sont des joueurs d’équipe importants lorsqu’ils sont mis à contribution. 

Tous ensemble 

Comme vous pouvez le constater, un travail énorme est effectué par l’Ordre en matière de relations gouvernementales afin de nous permettre d’atteindre notre objectif commun : que la population puisse bénéficier de l’ensemble des compétences des chiropraticiens. 

J’en profite pour saluer les efforts considérables qui sont mis de l’avant par l’ensemble des collaborateurs de l’Ordre ainsi que ceux de l’Association des chiropraticiens du Québec qui, dans le respect de sa mission qui lui est propre, mène aussi des représentations gouvernementales importantes et essentielles.

 

Le président,
Dr Philippe Larivière, chiropraticien, D.C.