Le Bureau du syndic ainsi que la direction de l’Ordre reçoivent de plus en plus de signalements quant à l’usage problématique des médias sociaux par certains chiropraticiens. Certaines publications émises par des chiropraticiens, notamment sur Facebook et sur Twitter, nous incitent à l’émission de cet important rappel déontologique.
Il importe de rappeler qu’à titre de professionnels de la santé, les chiropraticiens conservent en tout temps leurs obligations déontologiques, et ce, même sur leurs réseaux sociaux personnels (Facebook, Twitter, LinkedIn, Instagram, etc.). Les chiropraticiens qui utilisent ces plateformes doivent être conscients du caractère public de leurs propos, mais aussi de la portée de ceux-ci : une seule publication peut rejoindre des dizaines, des centaines, voire des milliers de personnes. Les chiropraticiens doivent donc faire preuve de vigilance et évaluer les fondements scientifiques des propos ou des opinions qu’ils publient.
Puisque les chiropraticiens sont des professionnels de la santé, ils possèdent une notoriété découlant de ce statut et la portée de leurs opinions en matière de santé est importante. Il est essentiel de comprendre que les enjeux relatifs à la pandémie de la COVID-19 dépassent les compétences professionnelles juridiquement reconnues aux chiropraticiens. Par souci de protection du public, l’article 59.2 du Code des professions exige des professionnels qu’ils s’abstiennent d’ « exercer une profession, un métier, une industrie, un commerce, une charge ou une fonction qui est incompatible avec l’honneur, la dignité ou l’exercice de sa profession ». Cela signifie que les chiropraticiens ne peuvent, en aucune circonstance, promouvoir, publiciser ou partager des informations ou des opinions qui ne relèvent pas de leurs compétences légalement reconnues. Par exemple, des opinions sur la vaccination, sur la propagation du virus ou sur la contagiosité du virus ne relèvent pas de l’expertise professionnelle reconnue aux chiropraticiens et ne peuvent donc être relayées sur les médias sociaux.
De plus, l’article 9 du Code de déontologie des chiropraticiens interdit aux chiropraticiens de diffuser, par quelque moyen que ce soit, des publicités fausses, trompeuses, incomplètes ou susceptibles d’induire le public en erreur. Cela signifie que les chiropraticiens doivent faire preuve de vigilance et diffuser des informations qu’ils savent véridiques selon les données probantes actuellement disponibles. Les chiropraticiens doivent donc être attentifs à ne pas diffuser d’informations relevant des théories du complot ou des données n’étant pas scientifiquement appuyées.
Finalement, l’article 14, selon lequel les chiropraticiens ne peuvent partager ou promouvoir des informations non fondées scientifiquement, ainsi que l’article 22, selon lequel les chiropraticiens se doivent de respecter les principes de la science chiropratique, se doivent d’être respectés en tout temps, et ce, même sur les médias sociaux. Par exemple, la promotion de la chiropratique comme traitement de la COVID-19 ou comme traitement améliorant le système immunitaire est prohibée puisque ces informations ne sont pas prouvées par des articles et études scientifiques revus par les pairs.
Ainsi, les chiropraticiens demeurent des professionnels de la santé en tout temps et doivent s’assurer de respecter leur Code de déontologie. Des sanctions disciplinaires pourraient être imposées à ceux qui ne se conforment pas aux réglementations professionnelles.