Prescription d’examens d’imagerie médicale par les chiropraticiens : c’est pour bientôt!

Publié le 18 septembre 2019

En plus des radiographies, les chiropraticiens pourront bientôt prescrire d’autres examens d’imagerie médicale. Ceci est rendu possible grâce à une entente intervenue entre l’Ordre des chiropraticiens du Québec (OCQ) et l’Ordre des technologues en imagerie médicale, en radio-oncologie et en électrophysiologie médicale du Québec. Dans un souci de protection du public, il faut toutefois attendre que l’OCQ détermine les conditions nécessaires à la prescription de tels examens par ses membres.

Permettre l’évolution des pratiques
La technologie évolue souvent bien plus rapidement que les lois et les règlements. Depuis l’adoption de la Loi sur la chiropratique, en 1973, les pratiques en matière d’imagerie médicale ont grandement évolué. Les changements sont tels que la législation québécoise actuelle ne permet pas aux chiropraticiens d’utiliser l’ensemble de leurs compétences et ne sert plus l’intérêt du public. En effet, les avancées scientifiques des dernières années doivent se répercuter sur le terrain et les patients sont en droit de se voir prescrire le meilleur examen au meilleur moment.

Ainsi, au nom de la protection du public, nous nous devons de revoir l’interprétation de l’expression « examen radiologique » telle qu’elle est employée dans la Loi sur la chiropratique. Il faut aussi considérer la volonté du législateur, comme il le démontre depuis quelques années, de mettre à jour les champs d’exercice des professionnels et de permettre l’évolution des pratiques.

L’Ordre est proactif
C’est dans cet esprit que l’OCQ a tenu des discussions avec des représentants du Collège des médecins, de l’Ordre des podiatres et de l’Ordre des technologues en imagerie médicale, en radio-oncologie et en électrophysiologie médicale. Pour les raisons évoquées précédemment, tous conviennent d’interpréter l’expression « examen radiologique », utilisée notamment dans la Loi sur la chiropratique, dans le contexte médical actuel et de tenir compte de la réalité clinique. Ainsi, c’est plutôt l’expression « imagerie médicale » qui doit dorénavant s’appliquer.

Des conditions à déterminer
Quand vient le temps de poser un diagnostic ou de déterminer l’indication ou la contre-indication des soins chiropratiques, un examen d’imagerie médicale ne constitue pas une panacée. De la prescription de ces examens, dont certains sont très coûteux, découlent plusieurs enjeux tant pour le prescripteur que pour le patient. Les chiropraticiens devront donc suivre une formation d’appoint avant de pouvoir commencer à les prescrire. En effet, en vertu des articles 23 et 41 du Code de déontologie, « le chiropraticien doit tenir compte des limites de ses aptitudes, de ses connaissances et des moyens dont il dispose » et il doit « éviter toute fausse représentation quant à son niveau de compétence ».

Un groupe de travail mis à contribution
L’OCQ a constitué un groupe de travail dont le mandat est notamment de consigner les meilleures pratiques en matière d’utilisation des examens d’imagerie médicale neuromusculosquelettique et de déterminer le contenu de la formation d’appoint qui devra être suivie par les chiropraticiens désirant prescrire de tels examens. Piloté par le Dr Philippe Larivière, chiropraticien et vice-président de l’OCQ, le groupe de travail est aussi composé de la Dre Julie Chénier, chiropraticienne et chargée d’affaires professionnelles de l’OCQ, Me Éric Millette, directeur des affaires juridiques de l’OCQ, Dre Julie-Marthe Grenier, chiropraticienne et professeure de radiologie au département de chiropratique de l’Université du Québec à Trois-Rivières, Dr Marc Drolet, chiropraticien et Dr Vincent Gagnon-Normandin, chiropraticien. Le groupe de travail a récemment amorcé ses travaux.

Une avancée majeure pour les patients et la profession
La prescription d’examens d’imagerie médicale par les chiropraticiens constitue une avancée majeure pour les patients qui pourront bénéficier d’un accès facilité à ces examens ce qui entraînera une diminution des délais pour obtenir un diagnostic précis et permettre une prise en charge appropriée pour leur condition.

Les chiropraticiens se voient ainsi confier une responsabilité accrue et récoltent le fruit d’un travail de longue haleine de l’équipe de l’OCQ.